L'éducation pour tous, utopie ou réalité ? Malgré une progression de la scolarisation dans le monde, de sérieuses lacunes en éducation persistent dans de trop nombreux pays. Cela fait pourtant des années que sont tentés des efforts pour les combler. À quoi tient la persistance de ces carences ? La réponse qui saute aux yeux est l'absence d'un système scolaire public digne de ce nom dans tous les pays du monde. Mais peut-être, justement, n'est-ce pas aussi simple.
Plus de 103 millions d'enfants non scolarisés, sans compter tous ceux qui n'atteignent pas la fin de la cinquième année ; le chiffre est énorme, mais mettons les choses au clair : scolariser tous les enfants n'est pas un problème financier.
Cela ne fait que 90 milliards de dollars, une goutte dans l'Océan de la richesse mondiale. Un petit calcul tout simple pour vous en convaincre : divisez cette somme par les dépenses publiques américaines prévues en 2005.Selon l'UNICEF, atteindre un accès universel à l'école primaire d'ici 2015 dans les pays en développement et en transition coûterait 9 milliards de dollars supplémentaires par an.
Solidarité Laïque – Campagne Mondiale pour l'Education 2005.
Alors, il est où le problème ?
Des enfants qui souffrent de nos déficiences économiques et sociales
Le problème, c'est que ventre affamé n'a pas d'oreille.
Le problème, c'est que des millions d'enfant sont malades, dans les rues, prostitués, soldats ou victimes de conflits armés, esclaves ou travailleurs, bref des millions de bancs d'écoles de plus ne feraient que démontrer notre propre vide.
Le problème, c'est que l'éducation est une option budgétaire qui dépend d'abord des politiques de la Banque mondiale et du FMI, plutôt qu'un droit inaliénable, l'instrument de tous les autres droits et la clé du développement

Le problème, c'est que tout l'argent du monde ne donnera rien si elle coule en dehors des systèmes éducatifs parce qu'il y a trop de canaux corrompus entre les ressources financières et les besoins réels.
Le problème, c'est que l'éducation est en passe de devenir une marchandise monnayable au rayon de la mondialisation


Le problème, ce sont tous ces obstacles non scolaires à surmonter - autant de devoirs d'humanité que nous devons faire consciencieusement - avant même de préparer des programmes adéquats, de construire des écoles, d'y accueiller des enfants bien nourris, de former et de rémunérer correctement les enseignants, et de produire le matériel didactique nécessaire.
Par où commencer ?
Et si l'enseignement était au coeur d'un projet communautaire intégré. La scolarisation ne serait pas un cataplasme culturel imposée du dehors, mais un instrument de libération au service de la collectivité.
Qui sait combien de filles de plus, mais aussi de garçons, pourraient alors dire fièrement : L'école, c'est ma liberté.
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