C'est confortablement assis dans les fauteuils capitonnés de la grande salle de l'ONU que nos représentants soulignent le 60e anniversaire de l'ONU. Le contraste avec la réalité d'une humanité plutôt amochée qui espère bien peu de l'ONU ne peut être plus grand.
Détrompez-vous. Ce billet n'est pas une charge à fond de train contre Kofi Annan et les employés de l'ONU. Ils ne sont pas plus responsables des ratés de l'ONU que ne l'est notre propre indifférence.
Oui nous répondons présent en grand nombre lors des grandes catastrophes humanitaires. Mais des millions de petites catastrophes quotidiennes ne rencontrent que l'écho du vide humanitaire.
L'incapacité de l'ONU n'est que la résonance de cet écho.
Qui a dit le mot réforme?
Réunis au siège new-yorkais de l'ONU, les chefs d'État de plus de
170 pays font le point: développement , sécurité, droits de l’Homme,
réforme des Nations Unies sont au menu.
Vivre à l'abri du besoin, vivre à l'abri de la peur, vivre dans la dignité et renforcer l'Organisation des Nations unies: nobles objectifs que l'on nous propose à l'occasion du sommet mondial.
Vous aurez compris la subtile rhétorique onusienne: oubliez les trois premiers si vous ne nous réformez pas.
C'est une réforme bien timide qu'auront finalement approuvés les pays membres à la toute veille de l'ouverture du sommet.
Très peu de pays devraient être complètement satisfaits ou totalement mécontents du texte, qui est beaucoup moins ambitieux que le projet initial de Kofi Annan sur des points clés comme le désarmement, la non-prolifération des armes de destruction massive, les droits de la personne et le terrorisme.La question se pose : qui croit réellement à l'ONU?
Radio-Canada. Un nouvel élan pour l'ONU?
Les amis de mes ennemis sont mes ennemis
Certainement pas en tout cas les Américains. Déjà sous l'administration de Bill Clinton, les États-Unis voulaient suppléer les défaillances de l'ONU par la création d'une communauté des nations démocratiques. Le débat continue d'y faire rage et les détracteurs ne manquent pas.
Dès sa nomination, l'ambassadeur américain à l'ONU, John Bolton, a fait un véritable job de bras contre la réforme de l'ONU.
Pour le journaliste de Radio France Internationale Pierre Edouard Deldique, la violente bataille au Conseil de sécurité précédant la guerre

Que celui qui n'a jamais péché...
Ne jetez pas trop vite la pierre aux États-Unis. Il n'y a pas un pays qui ne tentent de tirer les ficelles en sa faveur.
Il est bien là le drame de l'ONU.
Une administration lourde, coûteuse, se mêlant trop du financement de l'aide

Peut-être attendons-nous trop d'une institution qui a somme toute bien peu de pouvoir et bien des défauts.
Dur de travailler pour l'ONU dans ces conditions.
Dur aussi d'être un idéaliste dans l’enfer humanitaire.
Écoutez voir.
À lire aussi
- Sortir l'Afrique des griffes des institutions financières internationales - 21/04/09
- Le FMI va-t-il changer? - 05/04/09
- Lier l'aide aux revenus - 09/09/08
- L'aide étrangère américaine, une priorité ou un obstacle? - 14/11/08
- Les ONG prises dans la spirale des intérêts géopolitiques et commerciaux - 29/03/09