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Commerce international : l'urgence de ne pas agir avec précipitation

• Jeudi 22/06/2006

Oxfam a publié récemment un rapport dans lequel cette organisation vouée à la coopération et à la solidarité internationale s'inquiète des pressions faites sur les pays en développement pour que ceux-ci signent rapidement un nouvel accord de commerce international qui conclurait le cycle de Doha. D comme Doha ou D comme dupes?

Recette pour un désastre porte un message on ne peut plus clair: mieux vaut pas d'accord en 2006, dans le cadre des négociations commerciales de l'OMC, qu'un accord qui minerait le terrain du Technorati dans les pays censés profiter de nouvelles règles de commerce international.

Pompeusement nommé Programme de Doha pour le développement, le cycle de négociations entamés en 2001 par la signature d'une déclaration de tous les pays membres réunis lors de la quatrième Conférence ministérielle de l'OMC dans la ville de Doha, au Qatar, devait faire en sorte que le système commercial international puisse «jouer un rôle majeur dans la promotion du développement économique et la réduction de la Technorati (extrait de la Déclaration ministérielle).»

Or la réalité est tout autre, fait le constat Oxfam.

Confrontés aux producteurs agricoles Américains et Européens qui peuvent compter sur un généreux système étatique de subventions ou de protection de leurs marchés intérieurs, les producteurs Technorati du reste du monde partent défavorisés.

La fin des subventions agricoles, annoncée tant à Washington qu'à Bruxelles à grand coup de relations publiques à peine déguisées en négociations publiques, est une belle attrape:

D’après l’analyse d’Oxfam, si les propositions actuellement sur la table étaient acceptées, tant l’Union européenne que les États-Unis pourraient augmenter leurs dépenses agricoles ayant des effets de distorsion des échanges, bien qu’ils aient annoncé des réductions de ces dépenses de 70 p. 100 et de 54 p. 100 respectivement.

Recette pour un désastre, page 2, mais aussi les pages 10 et 11 pour l'explication de ce phénomène.
Dans le cas plus particulier du coton, même si les subventions américaines ont été jugées illégales par l'OMC en 2004, les États-Unis tardent à se conformer à la mise en oeuvre des recommandations d'un groupe spécial de l'OMC pour corriger la situation.

Que valent des règles internationales qu'une superpuissance commerciale peut bafouer impunément?

Pendant ce temps, les meneuses de claque de ces pressions, pardon de ces négociations internationales, refusent que les pays les Technorati protègent leurs marchés agricoles intérieurs.
La proposition américaine visant l’accès aux marchés agricoles aurait de lourdes incidences sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance du fait qu’elle empêcherait les pays en développement de protéger des produits vitaux pour les agriculteurs pauvres.

Recette pour un désastre, page 2.
De leur côté, les Européens veulent «soustraire de nombreux produits exportés par les pays en développement aux réductions tarifaires».

Mais, pendant que tous les yeux sont tournés vers les champs des producteurs agricoles, le véritable enjeu des négociations de l'OMC, c'est le secteur des services.

L'accord sur l’accès aux marchés pour les produits non agricoles (AMNA) que les pays en développement sont invités à signer aurait pour effet de réduire à néant la possibilité pour ceux-ci de protéger leurs marchés industriels et de services intérieurs encore fragiles.

Pendant ce temps, «les discussions sur la réglementation du recours aux barrières non tarifaires, et l’élimination des crêtes tarifaires et de la progressivité des droits dans les Technorati ont été reléguées aux oubliettes».

Bref, les pays riches veulent le beurre et l'argent du beurre.



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