Le premier morceau de tarte fait un bien immense; le dixième laisse indifférent; le millième rend malade, mais comblerait de joie celui qui a faim 
(Normand Baillargeon). On serait tenté de croire que le plus juste des mondes serait celui où la richesse est distribuée à part égale entre tous, comme autant de morceaux de la grande tarte mondiale. Logique, non !
La distribution de la santé au sein d'une population semble jouer en faveur de cette hypothèse : les nations les plus en santé ne sont pas nécessairement les plus riches, mais celles qui présentent l’écart de revenu le plus faible.
Par contre, la santé n'est pas distribuée de façon égale entre les citoyens d'un même pays, ni entre les pays. Un cas pathétique est celui du Sida en Afrique. Plus près de nous, un mal de tête passager coûte passablement moins cher qu'un pontage coronarien.
Bref, ce n'est pas parce qu'on distribuerait également la richesse entre les individus qu'on obtiendrait nécessairement un monde plus juste. Mais l'État ne doit pas pour autant délaisser son rôle de redistributeur. D'ailleurs, le peut-il ?
Certains n'hésitent pas à passer par les tribunaux pour forcer l'État à respecter leurs droits économiques et sociaux garantis par les chartes québécoise et canadienne des droits, et par le droit international.
En parallèle, l'idée de responsabiliser les États, au sens juridique, fait du chemin. La Charte sociale européenne et son Protocole est un bon exemple d'instruments de justiciabilité des droits sociaux.
Bref, le développement humain est aussi l'affaire des juges.
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