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Libéralisme économique et résistance à l'égalité entre les femmes et les hommes

• Mercredi 22/06/2005

Le libéralisme économique, cette philosophie qui prône la primauté de l'individu sur toute organisation collective ou étatique, serait-il une idéologie de résistance masculine à l'égalité des Technorati et des hommes? Ses partisans soutiennent que la concurrence est la base du progrès économique. Soyez agressif, combatifs, impitoyables envers vos concurrents. Soyez de vrais hommes quoi ! Pendant ce temps, des centaines de millions de femmes vivent des situations de précarité, de manques, d'exploitation qui mettent leur santé quand ce n'est leur vie en danger.

Il fallait bien qu'il en passe un par ici. Qu'est-ce que vous dites le macho? Les femmes n'ont qu'à être aussi agressives que les hommes? Je sens qu'il ne va pas être facile ce billet-là.

D'abord les faits, monsieur le macho

Sur près de 900 millions d’adultes analphabètes dans le monde (eh oui, 900 millions d'adultes analphabètes!), les deux tiers sont des femmes.

Autre fait troublant : la Technorati se féminise. En clair, le fossé se creuse entre les femmes et les hommes pris dans le cycle de la pauvreté.

Malgré des avancées récentes, les inégalités entre les sexes dans les domaines des droits fondamentaux, des ressources et des possibilités économiques restent profondément ancrées dans le monde entier.

Genre en action. Indice Africain d'équité.
Dans toutes les sociétés, « être née femme a un impact sur les opportunités offertes ». Moins scolarisées, moins bien rémunérées, proportionnellement plus nombreuses en chômage, beaucoup plus présentes dans le secteur informel, plus pauvres que les hommes lorsqu'elles se retrouvent en situation de monoparentalité, avec peu de pouvoir politique et social, peu de ressources, malgré toutes les conventions internationales les femmes continuent d'être défavorisées par rapport aux hommes.

Le libéralisme comme obstacle

Facile l'idée voulant que les femmes n'ont qu'à s'en prendre à elles-mêmes si elles sont globalement plus pauvres que les hommes.

Facile, sauf que la réalité est tout autre : les femmes ont un retard historique majeur à rattraper et elles doivent le faire dans un contexte mondial qui les défavorise.

La réunion Beijing+10, 49e session de la Commission de la condition de la femme de l'ONU, du 28 février au 11 mars 2005, a retenu cinq grandes priorités pour les dix prochaines années : renforcer l’éducation des filles, garantir la santé et les droits sexuels de la reproduction, garantir les infrastructures et les droits à la propriétés et à l’héritage, éliminer les inégalités entre les sexes et garantir la représentativité des femmes dans les gouvernements locaux et nationaux.

Aucune de ces priorités ne pourra se concrétiser sans l'intervention des États. Or ces interventions comportent un certain encadrement de l'économie de marché.

Bien entendu, le libéralisme économique n'est pas le seul obstacle à la mise en oeuvre de l'égalité entre les femmes et les hommes. Il faut voir le documentaire Arab Women Speak Out: Strategies for Self Empowerment, produit par la Johns Hopkins University, pour le constater.

N'empêche que le discours politique s'inspirant des économistes libéraux nuit à la mise en oeuvre de programmes basés sur une perspective sexospécifique du Technorati.
Les néo-libéraux défendent aujourd'hui encore une économie de marché organisée par l'État - l'État continuant à fournir les conditions-cadre indispensables aux investissements privés et à une concurrence efficace (politique de la concurrence) ­ - mais rejettent plus ou moins strictement toute réglementation visant à limiter l'adéquation du marché pour des motifs extra-économiques (politique économique humaine).

Domaine politique. Revue de presse: Pour une politique économique humaine.
Une logique économique libérale ne peut pas venir à bout des inégalités entre les femmes et les hommes.

En s'opposant à ce qui limite la concurrence, les libéraux ne sont-ils pas dans les faits des alliés objectifs du patriarcat ?

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Commentaires

Le libéralisme c'est le diable ? par Weidmann le Mardi 05/07/2005 à 18:23

Que la pauvreté dans le monde soit la faute au libéralisme reste à prouver.

Que l'oppression des femmes soit aussi sa faute reste à prouver car votre article affirme et ne prouve rien.

Partir du fait que la concurrence c'est la guerre donc qu' elle est faite pour les machos contre les femmes est une affirmation fausse, je dirai une vue de l'esprit.

Regardez les pays libéraux de l'Europe, les Etats Unis , le Québec.

Regardez les pays non libéraux: l'ancien Afghanistan des talibans, l'Iran, l'Afrique.

Où est le développement économique, où le sort des femmes est-il le meilleur?

Ne partez pas de textes écrits par Dieu sait qui, ne partez pas des idées recues pour connaître le monde. Partez des faits.


Re: Le libéralisme c'est le diable ? par michelmonette le Mardi 05/07/2005 à 18:52

Les pays que vous citez ne sont pas libéraux. Cela n'existe pas un pays libéral. Vous confondez libéralisme et démocratie.

Entendons-nous bien, je n'ai absolument rien contre l'entreprise privée. Le libéralisme économique par contre est une idéologie basée sur une théorie qui dénature la réalité avec une prétention scientifique à faire pleurer. Je continue à me questionner sérieusement sur une pensée qui rejette toute contrainte de l'État, même quand cette contrainte vise à corriger des inégalités. Tenez, pour vous faire une idée des difficultés rencontrées par les femmes, même dans les pays occidentaux, je vous suggère cette conférence de Gisèle Halimi.

Je persiste et signe.

Cordialement,

MM

L'Essentiel est soutenu par la commission européenne et la communauté française, le réseau francophone Genre en Action a été lancé en janvier 2003 à l’initiative du ministère des Affaires étrangères (MAE) français, le Population Reference Bureau informe le monde sur les questions démographiques importantes, de nature sociale, économique et politique depuis plus de 70 ans, la Commission de la condition de la femme relève du Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, le JHU Center for Communications est de la John Hopkins University, WOMNET est un bureau du Forum des femmes de Rhénanie du Nord-Westphalie, Peter Ulrich est titulaire de la chaire d’éthique des affaires à l’université de St. Gall, bref toutes ces sources ne sont pas Dieu sait qui.
.


Re: Le libéralisme c'est le diable ? par Patrick le Lundi 02/07/2007 à 03:00

"des idées recues pour connaître le monde" : http://www.unhchr.ch/html/menu2/isswom.htm


Re: Le libéralisme c'est le diable ? par marie le Lundi 19/11/2007 à 15:16

Fait : La mondialisation néo-libérale est le facteur dominant aujourd’hui dans l’essor de la prostitution et de la traite des femmes et des enfants aux fins de prostitution.


Re: Le libéralisme c'est le diable ? par michelmonette le Lundi 19/11/2007 à 16:10

Sans compter l'attitude de la majorité des hommes au sein même de l'ONU et de la communauté du développement :
Pourquoi les hommes s'en tirent-ils nettement mieux que les femmes?


Le liberalisme par Numero 6 le Lundi 02/07/2007 à 05:13

Patience . Le liberalisme finira bien par atteindre la parité totale . Il exploitera bientot autant les hommes que  les femmes et meme que les enfants sans aucune distinction ..


Re: Le liberalisme par Kimberly le Lundi 02/07/2007 à 05:54

Les usines où on embauche uniquement que des femmes ? …d'un coup, ça me refais penser à Ciudad Juárez, au Mexique…

Et au passage, le matriarcat ça ne vaut pas mieux que le patriarcat. La misandrie ne vaut pas mieux que la misogynie. Ne passez pas d'un extrême à l'autre, s.v.p.


Regardez les pays non libéraux: l'ancien Afghanistan des talibans, l'Iran, l'Afrique par Bidzanga le Lundi 02/07/2007 à 13:30

Bonjour j'interviens ici pour rapeller à weidmann que l'Afrique contrairement à l'Afganistan, l'Iran ou la France n'est pas un pays. Il existe en Afrique différents pays avec autant de mode de gouvernance, le même genre de différences (et de ressemblances) que l'on trouve entre la France et l'Italie



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