S'identifier - Contact

Soutenir les petites exploitations agricoles: un choix rationnel

• Dimanche 05/03/2006

Une étude réalisée pour le compte de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans le cadre de la Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural est formelle: les petites exploitations agricoles peuvent être aussi efficaces que les grandes.

Quand il est question de la relation entre la taille des exploitations agricoles et la rentabilité économique, les avis et les opinions sont tranchés: les petits exploitants agricoles sont condamnés à disparaître parce qu'ils ne sont pas rentables disent les uns; au contraire, clament les autres, ils ont une plus grande capacité d'adaptation aux nouvelles possibilités commerciales et aux conditions environnementales.

Qui a raison, qui a tort? Pour la FAO, il n'y a pas de réponse absolue.

Trop souvent, constatent les auteurs de l'étude, ce sont les conditions entourant l'exploitation Technorati qui causent problème, pas la capacité des exploitants eux-mêmes.

Lorsque l'environnement politique permet de garantir les droits des exploitants et lorsque les services et les infrastructures sont appropriés, les petites exploitations agricoles sont aussi productives à l'hectare que les grandes exploitations agricoles commerciales.

L'étude cite l'Indonésie ou 80 pour cent de la production de caoutchouc et de résine et 95 pour cent des fruits sont produits par des petits exploitants.

Les petites exploitations agricoles peuvent tout à fait fournir un niveau de vie standard décent en écoulant leurs productions tout autant dans les marchés locaux qu'internationaux. Dans ce dernier cas, les résultats des négociations sur le commerce international ont un impact certain qui ne doit pas être pris à la légère.

Pour de nombreuses productions agricoles, il y a peu, sinon aucune économie d’échelle qui justifie d'encourager les grandes exploitations plutôt que les petites. Même qu'«en l’absence d’économies d’échelle, de petites exploitations peuvent être plus efficaces», peut-on lire dans l'étude.

Contrairement aux idées reçues, les politiques de soutien s'adressent autant à de grandes exploitations qu'à de petites. On ne peut donc pas évoquer une quelconque distorsion du marché en faveur de ces dernières.

Même si les acheteurs internationaux «préfèrent traiter avec de plus grandes exploitations en raison des coûts de transaction associés à la production manuelle d’un grand nombre de petits exploitants individuels», les petits exploitants peuvent tout à fait s’organiser pour traiter aussi efficacement avec ces acheteurs. On pense ici à des coopératives de producteurs agricoles.

L'étude ne manque pas d'égratigner au passage les pays disposant de surplus de céréales alimentaires, souvent subventionnées, qui inondent les marchés locaux partout dans le monde au détriment des petits producteurs. L'aide alimentaire peut aussi avoir un impact négatif sur les petits producteurs locaux.

Autant les considérations sociales, éthiques, culturelles et environnementales, que l’internalisation des éléments externes de la production agricole (i.e.: principalement des impacts écologiques; voir L'agriculture durable dope la production sur ce blogue) doivent être pris en compte. En clair: les grandes exploitations coûtent chers en impacts négatifs sur la société, ne serait-ce que les coûts liés à pollution, qui doivent être pris en compte.

Au total, miser sur les petites exploitations agricoles est un choix tout aussi rationel, souvent même davantage, que d'encourager les grandes exploitations.

Avis à ceux qui sont aveuglés par une quelconque théoroe économique : peu importe le choix, il relève autant de la politique que de l'économie.

À lire aussi


Recherche


Archive : tous les articles

J'ai l'esprit large et je n'admets pas qu'on dise le contraire. Coluche.


flux RSS



Qui je suis

En ligne depuis le 24/10/2004.


Retrouvez l'auteur sur michelmonette.net

À voir : lacapitaleblogue.com

Share/Save/Bookmark



Nethique.info

Creative Commons License

Les textes de ce blogue sont mis à disposition sous contrat Creative Commons.